Qu’elle soit très petite, petite ou moyenne, grande ou très grande, pensez-vous que la taille de l’entreprise dans laquelle vous travaillez puisse avoir un impact sur le bien être des salariés ?
A priori, chacun pourrait avoir un avis tranché sur la question. Certains diront qu’il est plus aisé d’avoir une bonne ambiance avec peu de monde. Que les conflits sont moins présents lorsque l’on est peu. Tandis que d’autres seront persuadés qu’une petite équipe est difficile à gérer car forcément victime de moyens financiers plus faibles. Le tout est de savoir comment apprivoiser la qualité de vie au travail en fonction du nombre de personnes impliquées.
La vraie question n’est pas l’importance de la taille mais l’impact de la taille de l’entreprise qui déterminera le type de politique de bien être à mettre en place.
On n’appréhende pas de la même manière une équipe de 3 personnes qu’une équipe de 50 personnes lorsqu’il s’agit de lancer un projet. Il en est de même lorsque vous engagez une politique de qualité de vie au travail. TPE, PME, PE, ETI ou GE sont des sigles qui en disent long sur le chemin à suivre pour créer ou préserver un maximum de bienveillance au travail.
Une petite ou très petite entreprise devra certainement composer avec un budget plus faible mais cela ne signifie pas non plus que la démarche sera impossible.
En général avec peu de salariés, le bien-être s’accompagne de beaucoup de discussions, d’écoutes et de prises en compte des désirs, des besoins, des idées ou des conseils de chacun. Les finances de la société ne permettent pas d’organiser un apéritif bien garni tous les vendredis soirs ? Qu’a ne cela ne tienne ! De simples chouquettes une fois par mois autour d’un rendez-vous « les collaborateurs ont la parole » feront l’affaire. Vous avez envie que les salariés puissent obtenir une formation sur les gestes de premiers secours afin de limiter les risques sociaux professionnels ? Mais vous vous dites qu’il serait impossible d’organiser ce type de formation impliquant 80% de vos effectifs sur deux jours ? Cette pensée vous ramène au constat que plus le nombre de salariés est important, plus la politique de risques sociaux professionnels est simple à prévenir ? Là encore, vous devez penser différemment. Étalez simplement vos formations.
Ne pas considérer la politique de bien-être et qualité de vie au travail comme un enjeu phare d’une petite entreprise est une grave erreur. Les starts up demandent de l’attention. Elles ont besoin que l’ensemble des personnes qui constituent l’équipe soit doté d’une motivation profonde pour la faire grandir. Un léger conflit entre deux personnes ou le mal-être d’une, deux ou trois personnes peut vite représenter l’insatisfaction de plus de 50% des effectifs.
Pensez grand et adaptez petit ! Une Très Petite Entreprise peut aussi vite basculer du coté obscure qu’elle est entrée du bon côté. Soyez à l’écoute permanente des salariés qui la composent.
Une entreprise de taille plus robuste permet-elle de mieux gérer la qualité de vie au travail ? Peut-être, mais à travers quoi ? Penser que l’achat d’un baby foot ou l’accompagnement d’une décoratrice d’intérieur puisse amener de la gaité ou du bien-être et garder ses salariés le plus longtemps possible n’est pas si vrai. Cela peut aider un certain temps mais sans projet commun fédérant un véritable engouement de tous, l’argent ne pourra pas être le seul contributeur du bien-être de tous au travail.
En effet, plus l’entreprise est importante en taille, plus le nombre d’actions liées à la qualité de vie au travail devra suivre cette taille. La multiplication des actions (séminaires, beautés des locaux, discussions) se doit d’être d’autant plus grande que le nombre de salariés doit être impliqué. Intégrer une grande entreprise, c’est faire le choix d’avoir un certain nombre d’avantages vite considérés comme des acquis. « Tu rentres dans une grosse boîte ? C’est génial tu vas avoir plein d’avantages avec le CE, la participation, la cantine, la salle de sport, etc..». Cette phrase a sûrement traversé vos oreilles au détour d’une discussions entre deux personnes. Ces avantages sont certains mais ils entraînent une exigence bien plus importante sur l’ensemble de la politique de qualité de vie au travail. Les actions visant à améliorer la vie des salariés deviennent des rituels voire des acquis qui ne sont plus perçus comme des actes de bienveillance au travail. Une enquête de satisfaction des collaborateurs devrait être réalisée de manière bien plus minutieuse qu’un diagnostic effectué dans une TPE ou PME. Les conflits entre salariés peuvent apparaître de tous les côtés car d’avantage de personnalités et de caractères composent les équipes. Le besoin de salles de réunions ou d’espaces de travail différents augmentent. Repenser l’agencement de 5000 m2 n’est pas aussi simple que de transformer 100m2. Au delà du coût qui sera plus important, il faudra multiplier les espaces et les idées associés au besoin de différents types d’espaces.
Une grande entreprise peut avoir les moyens financiers pour faire de grandes choses et améliorer la qualité de vie de ses salariés. Mais si elle ne se donne pas les moyens d’y arriver, sa taille ne pourra rien changer à l’impact de bien être qu’elle pourra procurer à ses collaborateurs.
Alors pour répondre à cette fameuse question : « Est ce que la taille influence le bien-être ? », je dirais que le fond de la question n’est pas là. La vraie question que l’on doit se poser c’est « De quelle manière doit on appréhender le bien-être en accord avec la taille de l’entreprise ? ». Qu’elle soit petite, moyenne ou grande, il existera toujours un chemin pour la mener à cette démarche de bienveillance. Le tout est simplement de savoir quel chemin emprunter en accord avec ses moyens.
